Mademoiselle Saint Germain : de la jeune fille rêveuse…
Jeune fille rêveuse, Mademoiselle Saint Germain s’imaginait volontiers en grande dame de la fin du XVIIIe siècle. A l’heure où les jardins du palais étaient d’une splendeur inégalée, sous l’impulsion d’une jeune reine férue de botanique. A l’heure où les recettes de beauté avaient délaissé les minéraux, suspectés de provoquer des effets indésirables, au profit des végétaux.
Se délectant, qui sait, de la douceur exquise d’un baiser volé entre deux allées. S’enivrant du parfum délicat des roses présentes en abondance dans ces jardins à la flore d’une richesse exceptionnelle. Peut-être même surprenant une conversation entre Marie-Antoinette et le naturaliste Pierre Joseph Buch’oz, faisant d’elle la détenteresse de secrets de beauté réservés à la seule Cour ou presque. Oh, qu’elle aurait aimé, ne serait-ce qu’un instant, se faire la confidente de cette jeune reine éprise comme elle de nature…
Un amour pour une époque où les végétaux occupaient une place de choix dans les recettes de beauté. Une passion pour la botanique et ses secrets si essentiels à qui souhaite sublimer sa beauté naturelle. Et une fascination pour la beauté, cet idéal d’esthétique qui, s’il a évolué selon les âges, s’il diffère selon les lieux, anime hommes et femmes d’une manière ou d’une autre.
Portrait de Mademoiselle Saint Germain, imaginé et réalisé par notre illustratrice Lucile Chapsal
… A la jeune femme accomplie
Cette flamme ne cesse de grandir en Mademoiselle Saint Germain, tant et si bien qu’elle choisit d’étudier la pharmacopée. Ainsi, elle s’instruit sur les vertus thérapeutiques des végétaux et des minéraux, ancestralement connues, mais aussi des substances animales et chimiques, de plus en plus utilisées par les industries cosmétiques et pharmaceutiques.
De ces études, Mademoiselle Saint Germain retient ce que ces différentes substances peuvent nous apporter… Tout comme les effets indésirables auxquels nous exposent certaines, que ce soit en termes de santé ou d’environnement. En effet, chaque année, de plus en plus de substances chimiques sont en effet pointées du doigt pour leurs conséquences délétères : perturbateurs endocriniens, cancérigènes, exploitation de ressources vouées à disparaître…
C’est ainsi que de jeune fille passionnée d’histoire et de botanique, Mademoiselle Saint Germain devient une jeune femme aux solides connaissances en pharmacopée. Des connaissances qui l’amènent, doucement, à pointer du doigt certaines incohérences dans la conception des cosmétiques que l’on nous propose aujourd’hui. Si l’on ne peut nier le savoir considérable acquis en la matière depuis le XVIIIe siècle, Mademoiselle Saint Germain s’interroge... Pourquoi utiliser des substances potentiellement nocives ? Aurions-nous donc délaissé à tort les végétaux, et qui plus est les végétaux locaux alors que notre flore a tant à nous offrir ?
Mademoiselle Saint Germain : et si passé et présent
ne faisaient qu’un ?
Autant de questionnements qui éveillent en elle les souvenirs de ces délicieux moments où elle se rêvait à la Cour du roi, à une époque où les végétaux étaient à l’honneur dans les recettes de beauté. Et si finalement, il lui était possible de redonner à ces secrets de beauté d’un autre âge leurs lettres de noblesse en mettant à profit les connaissances actuelles en pharmacopée ?
Résultats de recherche : Maison de Mademoiselle Saint Germain dessiné par l'architecte Ledoux 1786
Le temps passant, cette idée ne quitte plus l’esprit de Mademoiselle Saint Germain, l’amenant à se rendre partout où elle pense trouver des ouvrages et recueils précis : pharmacopée, beauté, parfumerie, cosmétiques… Elle ne laisse rien au hasard, poussant la porte d’une, puis de plusieurs bibliothèques, de la faculté de médecine à la faculté de pharmacie de Paris Descartes, en passant par la Bibliothèque Nationale de France. Dans chacune, elle lit, analyse, compare, compare encore… S’autorisant de temps à une autre une pause sur les quais de l’Ile Saint Louis, qui, si elle s’est faite oublier du temps de Marie-Antoinette, a vu passer bien des personnages historiques tel Voltaire, pour ne citer que lui.
Mademoiselle Saint Germain & le potager du Roi :
une rencontre déterminante
De recherches en balades, de balades en recherche, l’idée première de Mademoiselle Saint Germain s’impose à elle comme une évidence : elle qui se rêvait en confidente de Marie-Antoinette compte bien redonner vie aux secrets de beauté de la Cour – du XVIIIe siècle, mais pas seulement ! - depuis trop longtemps tombés en désuétude.
Quoi de mieux pour cela que d’aller pousser la porte du potager du Roi, construit par Jean-Baptiste de la Quintinie sous le règne de Louis XIV et depuis exceptionnellement préservé ?
De cette rencontre, naîtra une première gamme de cosmétiques historiques, inspirée de la recette de l’eau de la Reine de Hongrie, vouée à être suivie d’autres secrets de beauté. Avec, toujours, ce souci de valoriser ce que nos potagers ont à nous offrir de meilleur… Secrets de beauté que Mademoiselle Saint Germain affectionne tellement qu’elle trouverait dommage de les garder jalousement pour elle.
C’est ainsi que de temps en temps, elle prendra sa plume pour vous dévoiler, un peu, ces recettes qui font chavirer son cœur depuis si longtemps… Et constituent l’essence même des cosmétiques historiques Mademoiselle Saint Germain.